Le vendredi 21 janvier dernier, nous avons pu assister à la soutenance de la thèse de Mme Méry NDIONE à l’Université de La Rochelle. Cette thèse avait pour but de rechercher les causes de la présence de bactéries Escherichia-coli (E.coli) et entérocoques dans les eaux de la baie d’Aytré. Elle a été financée par la région Nouvelle Aquitaine, le département de Charente Maritime, la CDA de La Rochelle et la ville d’Aytré.
Le travail a débuté en octobre 2018, après la fermeture de la baignade suite à une directive européenne –en cours de révision actuellement- Il a consisté à réalisation de mesures sur la répartition dans l’espace (6 points de mesure dans la baie) et dans le temps des niveaux de bactéries. Ces échantillons ont servi à des analyses physico-chimiques et biologiques poussées pour déterminer la nature des bactéries et leurs origines.
On peut retenir, des résultats présentés, plusieurs éléments.
- Les taux d’E.coli ne sont supérieurs à la norme que pour 6% des échantillons alors que ceux d’entérocoques les sont pour 32% au Sud du Platin et pour 24% au Nord. C’est donc essentiellement les entérocoques qui sont responsables de la mauvaise qualité des eaux.
- Les variations saisonnières de ces taux montrent que, si au printemps la qualité des eaux est acceptable, en automne et en hiver celle-ci est liée à la pluviométrie alors qu’en été elle dépend de la température de l’eau et de sa salinité.
- La cartographie de la contamination montre que les exutoires (conduites de déversement des eaux pluviales) sont des sources importantes de contamination. En revanche les sources extérieures (port des Minimes, station d’épuration de Port Neuf) , de même que les sédiments du Platin, ne contribuent pas à la contamination.
- L’analyse poussée des échantillons a montré que les origines des entérocoques sont dans l’ordre d’importance : animale, environnementale et humaine. L’origine des entérocoques d’origine animale montre que, mis à part au cours des mois de novembre et de décembre les oiseaux sont peu impliqués à la différence d’entérocoques d’origine équine qui apparaissent tout au long de l’année. Ce résultat est à prendre avec précaution car la spécificité de l’origine équine est difficile à déterminer.
A l’issue des travaux les pistes d’actions proposées pour permettre la baignade sont :
- Au niveau local, la fermeture des exutoires pendant l’été pourrait permettre l’ouverture de la baignade en l’absence de pluies abondantes (supérieures à 6mm) qui entraineraient automatiquement la fermeture de la plage pendant 3 jours.
- L’augmentation de la fréquence des analyses qui, si tant qu’elles sont dans les normes, permette la baignade, la fermeture intervenant en cas de dépassement.
- De façon plus générale, agir pour que cette norme définisse des procédures d’analyse plus fines des niveaux de contamination notamment dans le temps.
Voilà ce que nous avons retenu de cette présentation très technique.